L'inadaptation cinématographique, Mélusine n° 24
par Henri Béhar, le 28 mars 2004
PASSAGE EN REVUES« L’INADAPTATION CINÉMATOGRAPHIQUE », MÉLUSINE N° XXIV, LE CINÉMA DES SURRÉALISTES, 2004, P. 9-13.
Au début de mes recherches, je fréquentais assidûment la librairie d’Eric Losfeld, et, tout en discutant avec cet éditeur hors norme, j’avais mis la main sur un livre qu’il avait publié sous le label « Arcanes » dans la collection « Ombres blanches », celui d’Ado Kirou. Sa façon d’apprécier tous les films en fermant les yeux me séduisait et me révoltait en même temps. De fait, son approche du cinéma des surréalistes était indispensable, même si elle me faisait rire par ses affirmations sans nuances. J’eus d’ailleurs l’occasion d’en parler directement avec lui en 1964. Il n’avait rien à reprendre à son essai. Quarante ans après, l’accès aux films dont il traitait, et surtout les analyses sur le sujet s’étant multipliées, il était temps de donner la parole aux amateurs et aux scientifiques qui envisageaient la question moins radicalement. Enfin, si le cinéma se caractérise avant tout par l’adaptation des œuvres littéraires, il faut bien reconnaître que le surréalisme se caractérise par son inadaptation…
Voir sur cette page la revue Mélusine n° 24
Les surréalistes ont l’âge du cinéma. Grandissant avec lui, ils sont avant tout des cinéphages. Tout, dans le cinéma, était fait pour qu’ils s’y accordent avec joie. Et pourtant, ils ne tardèrent pas à se déclarer « volés comme dans un bois ». Reprenant ce dossier sur nouveaux frais, le présent volume s’interroge sur certaines productions cinématographiques des surréalistes : La Coquille et le clergyman (Artaud), La Perle (Hugnet), L’Âge d’or (Buñuel et Dali) ; sur leurs scénarios non tournés ; sur l’esthétique surréaliste incontestablement à l’œuvre dans d’autres films produits hors du mouvement, sur leur postérité avouée ou non.
Table du numéro :
Voir :
Isabelle Marinone : Anarchisme et cinéma, panoramique sur une histoire du 7e art (PDF)
Les surréalistes dans et autour du cinéma (PDF)
Le surréalisme au cinéma par G. Modot
Alain et Odette Virmaux (1988)
Ado Kyrou, Le surréalisme au cinéma, Nlle édition, Ivtrea, 2005 :
Prolongements :
Dominique Rabourdin, Cinéma surréaliste, Nouvelles éditions Place, 2017,
Alain Joubert, Le Cinéma des surréalistes, Maurice Nadeau, 2018
Buñuel, Ferreri, Fields, Forman, Greenaway, Hitchcok, Jarmusch, Kubrick, Polanski, Prévert, Renoir, Sternberg, pour ne citer que ceux-là… S’il n’y a pas à proprement parler de cinéma surréaliste, ces réalisateurs ont reflété cependant l’état d’esprit des surréalistes. Alain Joubert a choisi de présenter dans cet ouvrage cent soixante-deux films des années vingt du siècle dernier à 2015,— célèbres ou moins connus — où percent le désir de révolutionner l’entendement humain.