MÉLUSINE

Le livre objet perpétuel : La Rose et le chien (1958), Julien Schuh

PASSAGE EN REVUES

« LE LIVRE OBJET PERPÉTUEL, LA ROSE ET LE CHIEN (1958) », DANS COLL. LIVRE/TYPOGRAPHIE, UNE HISTOIRE EN PRATIQUE(S), PARIS, ÉDITIONS DES CENDRES, 2020, P. 115-122.

Cf: Le Livre objet perpétuel, La Rose et le chien (1958), dans coll. Livre/Typographie, Une histoire en pratique(s), Paris, Éditions des cendres, 2020, p. 115-122. (Nouvelle adresse :/henribehar/le-livre-objet-perpetuel)

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Biblio : Tristan Tzara, « La rose et le chien » (1958), in OC IV, p. 419.

Article recueilli dans l’ouvrage : https://serd.hypotheses.org/7752 :

Hélène Campaignolle-Catel, Sophie Lesiewicz et Gaëlle Théval (dir.), Livre/Typographie : une histoire en pratique(s)

PAR JULIEN SCHUH · 13/01/2021

Hélène Campaignolle-Catel, Sophie Lesiewicz et Gaëlle Théval (dir.), Livre/Typographie : une histoire en pratique(s), Éditions des Cendres, 2020.

Ce volume met un accent particulier sur la typographie : Massin narre l’enquête qu’il a menée sur les rééditions d’Un coup de dés jamais n’abolira le hasard, Roxane Jubert interroge le travail de composition (typo)graphique de Fernand Léger dans La fin du monde filmée par l’ange Notre Dame, Michel Wlassikof documente les sources de l’esthétique unique de La Septième Face du dé… Ce sont quantité d’informations typographiques inédites sur les grands livres de poètes et de peintres du xxe siècle qui viennent en renouveler la lecture. Cette attention à la composante typographique des œuvres est augmentée d’un dossier complet consacré à l’œuvre de l’artiste typographe et graveur, Michael Caine. Construit chronologiquement autour d’œuvres formant autant d’étapes marquantes de l’histoire du livre de création, le volume analyse les rééditions et réinterprétations d’Un coup de dés jamais n’abolira le hasard, rassemblant Massin, Tibor Papp, Albert DuPont et Isabella Checcaglini ; le livre symboliste à la fin du xixe siècle (Alfred Jarry, Marcel Schwob, Georges de Feure) ; les années dix-vingt pour sonder « l’esprit nouveau » des œuvres des poètes Apollinaire et Cendrars ; les années cinquante avec l’étude de trois œuvres post-dada et/ou surréalistes (Georges Hugnet, Tristan Tzara, Joan Miró) ; la notion de livre-objet développée dans l’espace culturel mexicain et brésilien (Vicente Rojo et Octavio Paz, Waltercio Caldas et Mira Schendel) ; l’imaginaire francophone du livre sonore des années 70 (Bernard Heidsieck, Michèle Métail) en écho aux expérimentations antérieures de la revue poétique Sic. Le volume se clôt sur des études d’œuvres d’André Frénaud et du Bouchet et un entretien avec Julius Baltazar, offrant un regard rétrospectif sur trente années de création fertile dans le champ du livre d’artiste.

Sommaire :

Présentation 9 I – Le « Coup de dés » de Mallarmé : réédité, réinterprété Massin, « Quant à Mallarmé ». Une édition d’ « Un coup de dés » 15 dans la collection « Typographies expressives »
Albert DuPont, Un coup de dés jamais n’abolira le hasard, poème bloc poème, 25 Désir-Hasard-Dés (1999-2000) Anne-Marie Christin, Matière du blanc 41 II – Déplacements du livre symboliste au tournant du siècle Julien Schuh, « Les livres d’Alfred Jarry, entre art populaire et bibliophilie » 59 Agnès Lhermitte et Bruno Fabre, « La Porte des rêves » (1899) et l’art nouveau 67
III – « L’Esprit nouveau » du livre chez Apollinaire et Cendrars Jean Burgos, Un livre appelé à faire date : « L’Enchanteur pourrissant » 79       de Guillaume Apollinaire Claude Debon, « Calligrammes », creuset de la modernité poétique 87 Roxane Jubert, Un livre haut en couleur, « La Fin du monde ». 95 Énergie visuelle et cinétique d’une création de Cendrars et Léger IV – Inventions et recréations du livre post-dada et surréaliste Michel Wlassikoff, Réflexions sur le photomontage et la typo-photo 107 et sur quelques inspirations possibles de Hugnet pour sa « Septième face du dé » Henri Béhar, Le livre objet perpétuel : « La Rose et le chien » (1958) 115 Jiyoung Shim, Joan Miró, illustrateur de poètes 123

V – Le livre-objet des années 60 aux années 80… frontières / hors-limites Ana Mannarino, Le livre-objet dans l’art brésilien : M. Schendel et W. Caldas 133 Melina Balcazar, Autour de « Discos visuales » d’Octavio Paz 141 VI – Au défi de la partition : sources et avenirs de « l’oro-livre » David Christoffel, L’imaginaire partitionnel de la revue « SIC » 151 Marion Naccache, Bernard Heidsieck / « poésie action » 159 remarques sur l’action en question Michèle Métail et Louis Roquin, Cent pour cent 167 Jean-Pierre Bobillot, « Imaginaire partitionnel », réelles « contiguïtés » 173 VII – Poètes contemporains et livres d’artistes Jean-Yves Debreuille, André Frénaud – Viera da Silva, 183 « Éclats et fumées par la campagne » Michel Collot, André du Bouchet / Pierre Tal Coat, « Laisses » (1975) 191
Jean-Pascal Léger, Autour de la genèse du livre « Le Surcroît » 197 d’André du Bouchet et Albert Ràfols-Casamada. Témoignage Julius Baltazar, Entretien 203 Annexe Le typographe et l’artiste : Michael Caine 209 Dossier réuni par Sophie Lesiewicz Introduction, 209 / Bibliographie, 218 Liste des ouvrages étudiés durant le séminaire 250 Table des illustrations 252

http://expositions.bnf.fr/brouillons/grand/103.htm:

Tristan Tzara, La Rose et le Chien : poème perpétuel, Pablo Picasso Alès, p a b [P. A. Benoit], 1958

Éd. originale illustrée de quatre gravures sur celluloïd par Picasso, Exemplaire n° 3, l’un des 22 du tirage annoncé ; celui-ci comporte un long envoi en spirale de l’auteur à P.-A. Benoit.

On a joint, provenant des archives de l’imprimeur-éditeur, le manuscrit autographe du “poème perpétuel”, ainsi que les épreuves corrigées de celui-ci. BNF, Réserve des livres rares, Rés. 4° Z. PAB-éd. 24.

L’activité d’imprimeur a souvent correspondu chez Pierre-André Benoit (P. A. B.) au jeu de balle : lancer, recevoir une idée, la renvoyer vers un partenaire et, par des échanges vifs, généralement épistolaires, clore la partie sur la réalisation du livre, point final, le plus souvent gagnant, car surprenant de rapidité. Pour La Rose et le Chien, l’idée était venue de Tzara d’un poème disposé sur des cercles concentriques, analogues aux volvelles des anciens livres d’astronomie. Tzara pensait, grâce aux fenêtres aménagées, offrir une lecture multiple, presque sans fin. Si le poème fut relativement long à mettre au point, sa réalisation d’après le manuscrit très précis qui fut envoyé à l’imprimeur, ne prit qu’une dizaine de jours. Le 2 février 1958, les épreuves en étaient corrigées, le texte légèrement modifié et un anathème secret ajouté à destination de ceux qui auraient la curiosité de démonter le mécanisme. “L’objet”, comme disait Tzara, fut complété par Picasso de quatre planches gravées, dont deux complémentaires : l’une au centre du dispositif, pour en cacher l’attache, l’autre servant de support, comme une main ouverte au creux de laquelle tournerait à l’infini ce microcosme de poésie.

Voir en complément : http://www.le-corpus.com/cours-ateliers/2021-22_chal_poeme-multiple/poeme-multiple.html

Ainsi que l’exposition du Musée de l’imprimerie: Quand les livres s’amusent: https://www.imprimerie.lyon.fr/sites/micg/files/2021-02/livres_animes_pdf2_dp.pdf