Indira Gandhi
par Henri Béhar, le 9 juillet 2014
BÉHARTITUDESARCHIVESEn cette année 2014, il y aura trente ans qu’Indira Gandhi, Premier ministre de la plus grande démocratie du monde, est morte sous les balles de ses propres gardes du corps. Je voudrais lui rendre hommage en publiant cette photo, qui la montre souriante.
C’était lors de sa promotion au titre de Docteur Honoris Causa de l’Université Paris III-Sorbonne Nouvelle. La décision du Conseil d’université n’était pas acquise : nos chers collègues qui n’hésitent pas à prendre une position politique chaque jour, craignaient, dans ce cas, d’être taxés de politiques. Ben voyons ! De féministes aussi, pourquoi pas ?
La cérémonie s’est heureusement passée. La Dame de New Delhi a prononcé un discours en français, lui aussi emporté de haute lutte, les Affaires étrangères craignant de la heurter en lui imposant notre langue. À la suite de quoi tout le monde s’est rappelé qu’elle avait fait une bonne partie de ses études en Suisse, et en français !
Quand j’ai présenté les Œuvres complètes de Tristan Tzara, on m’a reproché d’avoir insisté sur l’unité du poète, à travers tous les aléas de son existence. Je n’en démordrai pas pour ce qui me concerne. Oui, c’est le même individu, plongé jusqu’au cou dans la poésie moderne, qui s’occupait d’accueillir une haute personnalité sur les marches de la Sorbonne. Je frissonnais lorsque je vis les guetteurs armés sur les toits de la rue des Écoles.
En retrouvant cette photo, j’ai compris pourquoi Cabu m’a caricaturé en robe de bure. Il ne me connaissait pas, mais il se doutait bien qu’il m’arrivait parfois de revêtir la toge à trois rangs d’hermine.
Le 25 janvier 2014 Henri Béhar